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Et le matière fut • Exposition de photographies de François Tresvaux

Du 12 octobre au 3 novembre // Vernissage le samedi 12 novembre - 18h > 22h

Au départ il y a une formule chimique empruntée à la gravure qui provoque la destruction et la transformation de la gélatine photosensible du négatif. Le sujet n’est donc plus le référent mais sa matière. Par ces expérimentations au laboratoire, je m’interroge sur l’impermanence du monde et sa réalité matérielle.

Les premières couches de gélatine qui constituent le négatif me font penser à une peau et c’est en soulevant cette peau que je découvre la nature matérielle de la photographie. En la transformant, je lui imprime ma liberté, je lui dicte mes choix et je saisis sa subjectivité.

Chaque mouvement, chaque intervention impose mon esprit libre et créateur. La simplicité de mon geste sur la matérialité du monde ressemble à celle de l’enfant jetant un caillou dans l’eau: ces gestes joyeux sont comme soumis à l’attraction d’un puissant aimant; leurs directions sont indécises, cherchant l’assentiment d’un autre corps, ou le hasard d’une rencontre, pour proliférer dans d’autre formes. Ce faisant, ils manifestent que leur état est de passer, c’est à dire de durer et donc de se modifier.

Mes photos appartiennent à la tradition expérimentale du début du xx siècle et peuvent ressembler à des solarisations, des photogrammes. Tout est affaire de lumière. Mais tout est affaire de matière aussi. Elle est le sujet et l’objet réunis dans un corps indissociable.

Le traitement de la matière rend l’usage de l’appareil de vue secondaire. La photographie développe dans son fond quelque chose comme une réserve, ou une mémoire, disponible à l’avenir de ce qui se déploie sous nos yeux, que cet avenir soit celui de l’oeuvre ou ce qu’en fait le spectateur. Le lien qui unit la face cachée à celle apparente s’appelle la technique. C’est pourquoi la technique doit être pensée à la fois comme mode d’inscription et mode de révélation. Elle est l’outil pour qu’une forme soit et s’accomplisse. Ici, rien d’autre que quelques grains d’argents emprisonnés dans une gélatine de peau de porc.

On n’en a pas fini avec le corps.

Résidant et travaillant à Strasbourg, je suis diplômé de l'école des Gobelins à Paris en 2000. J'ai également obtenu un diplôme de l'école "Image ouverte" de Serge Gal à Clarensac, où j'ai approfondi mes connaissances du Zone Zone-System d'Ansel Adams.

J'ai eu l'honneur de rencontrer des figures emblématiques telles que Bernard Plossu et Georges Rousse. Pour parfaire ma formation, j'ai participé à divers stages, notamment en Mordançage avec Dominique Sudre à Lyon et en Photogravure dans l'atelier de Sabrina B iancuzzi à Paris.

Mon parcours artistique se traduit par des recherches et expérimentations photographiques exposées à Strasbourg, notamment lors des Ateliers Ouverts et à la foire d'art contemporain START. Mon travail a été présenté à la Galerie POCTB à O rléans et à la Galerie Agart à Amilly, et publié dans les Cahiers de l'Agart. Christian Bonnefoi, le peintre renommé, a rédigé un article intitulé "La cause de la lumière" sur mes photographies dans son "Traité de peinture (tome 1).

François Tresvaux

HORAIRES D'OUVERTURE
Du 10 août au 1er septembre 2024
Lu > Ma : 7h-10h / Me > Ve : 7h-15h / Sa > Di : 7h-10h